Sunday, June 16, 2013

canada - Lettre ouverte du Parti communiste révolutionnaire aux participants et participantes à la 2e conférence de la jeunesse étudiante révolutionnaire

14 juin 2013
[Pour plus d’info sur la conférence: www.mer-rsm.com]
Salutations à tous les camarades et toutes les camarades présents et présentes!
À l’occasion de cette deuxième conférence et au nom de tous les supporters du Parti communiste révolutionnaire (PCR) au Canada, nous voulons saluer le travail accompli au cours des derniers mois pour mobiliser de nouvelles forces et les efforts pour faire exister dans le milieu étudiant, un mouvement de type nouveau, unificateur et révolutionnaire, qui nous l’espérons, se multipliera d’un bout à l’autre du pays. Nous savons que ces efforts d’organisation ne font que commencer. Mais c’est déjà immense que de s’atteler à cette tâche!
C’est dans cet esprit qu’à l’occasion de la tenue de cette deuxième conférence de la jeunesse étudiante révolutionnaire, les camarades du PCR veulent soumettre les éléments d’analyse suivants – très sommaires! – à l’attention des participants et participantes. Nous espérons ainsi enrichir la discussion dans les différents ateliers et unifier les camarades autour d’une compréhension commune du contexte politique dans lequel la conférence tient ses travaux.

Une nouvelle lutte de classe est en marche…

Au Canada, comme dans la plupart des pays impérialistes, la bourgeoisie et ses institutions supposément démocratiques sont en dégénérescence. Le capitalisme vit une série de crises majeures – qui sont en fait une seule et même grande crise. Ce n’est pas une grande nouvelle. Chaque jour, nous voyons les grandes capitales, aujourd’hui en Europe, demain aux États-Unis et ici au Canada, imposer les mesures les plus drastiques – fermetures d’usines et délocalisations, hausse dramatique des coûts des services à la population – avec pour résultats un appauvrissement généralisé, des taux de chômage et un endettement partout en hausse, etc.
La démocratie parlementaire, avec son cirque électoral et ses partis interchangeables, est allée au bout de ses possibilités et il devient chaque jour plus évident qu’elle ne sert plus qu’à protéger le pouvoir des capitalistes et de la bourgeoisie contre les intérêts de l’immense majorité de la population.
Devant cet état de fait, au Canada comme ailleurs, la résistance s’est manifestée, à des degrés divers, mais le plus souvent spontanément, adoptant dans un premier temps de nouvelles formes de lutte et d’opposition, en dehors des cadres traditionnels de la lutte syndicale ou électorale. Elle a éclaté dans les rues de Tunis et sur la Place Tahir à la faveur du printemps arabe, sans aucune préparation et à la surprise générale. Elle a pris la forme des mouvements «Occupy», en Espagne d’abord, avant d’essaimer et d’exprimer l’indignation d’un nombre grandissant de laisséEs-pour-compte de la crise mondiale. Plus près de nous, on l’avait vue s’exprimer de plus en plus librement dans les rues de Toronto lors du G20 en 2010, comme lors des 1er Mai – surtout à Montréal – où les manifestations anticapitalistes et révolutionnaires mobilisent désormais autant que les marches du mouvement syndical. Et pas plus tard qu’au printemps dernier, les étudiantes et étudiants au Québec ont employé des formes de luttes inédites et ont défié la répression et les lois spéciales pour mener une mobilisation historique sans précédent. Le tout, en dehors des formes classiques de «négociations» plutôt bureaucratiques auxquelles ont est habituéEs depuis au moins les 20 dernières années…
À la lumière de cette réalité – la crise grandissante du capitalisme d’une part, l’apparition de nouvelles formes de luttes d’autre part –, on peut dresser différents constats:
1. Devant cet état de crise quasi permanent du capitalisme, les organisations «légales et reconnues» par la bourgeoisie (syndicats, associations étudiantes, groupes communautaires ou populaires), et qui parlent au nom des prolétaires sont de moins en moins capables d’obtenir quelque gain que ce soit, même en ce qui a trait à des revendications immédiates «réalistes». Les formes de luttes qu’elles proposent sont insuffisantes pour s’opposer comme il le faudrait au pouvoir bourgeois.
2. De nouvelles formes de résistance voient donc le jour, pour répondre aux nouvelles réalités découlant du capitalisme mondialisé. À chaque période historique, les masses exploitées découvrent et inventent spontanément de nouvelles formes et tactiques de lutte. Toutes ne se valent pas, certaines traverseront mieux le temps que d’autres.
3. En même temps, ces nouvelles luttes de résistance spontanées ne pourront à elles seules renverser le pouvoir bourgeois et défaire le capitalisme. Certains ont toujours voulu croire que le capitalisme était voué à s’effondrer de lui-même, et que la révolution, ou la grande transformation, surgirait spontanément à la faveur d’une crise sociale particulièrement aigüe. On l’a vu, les choses ne se passent pas ainsi.
Car ce ne sont pas ces crises qui ont manqué au cours des deux dernières années. Certes, le pouvoir bourgeois a été ébranlé par les différents mouvements, particulièrement au Moyen-Orient. Mais au mieux, on y a remplacé un vieux parti encrassé et corrompu par un autre, préservant à chaque fois le vieil appareil d’État, le vieux pouvoir des riches contre l’immense majorité des plus pauvres.
À une autre échelle et dans des conditions bien différentes (il s’agissait d’abord et avant tout d’une lutte contre la hausse des frais de scolarité), la lutte étudiante du printemps 2012 au Québec, pour exemplaire qu’elle ait été, ne pouvait suffire à elle seule à transformer et à défaire la bourgeoisie. Malgré son caractère exemplaire, elle ne pouvait produire mieux, comme résultat politique, que le remplacement d’un parti bourgeois par un autre…
Elle fut néanmoins exemplaire: par ses formes de luttes nouvelles, ses actions quotidiennes et bouleversant les règles «convenues» par la tradition syndicale; exemplaire dans son caractère de masse et ses expériences inédites de démocratie; exemplaire dans son défi ouvert des lois d’exception. On y a vu le refus de plier devant les diktats du Parti libéral au pouvoir, affaiblissant et discréditant ainsi pour un temps la démocratie parlementaire et la bourgeoisie. Exemplaire enfin parce que des gains, même modestes, ont pu être arrachés à la bourgeoisie, chose qu’on n’avait pas vue depuis longtemps.
Ce fut aussi une lutte éducative, car pour plusieurs, l’ampleur du mouvement laissait présager une véritable vague sociale à venir et le début qui sait, d’une révolution peut-être… Mais au bout du compte, la contre-offensive de la bourgeoisie, qui a pris la forme de l’appel aux élections, a rapidement mené à l’abandon par une grande partie du mouvement, de toute perspective autre que celle de défaire les libéraux aux élections et à la récupération d’une grande partie des forces militantes étudiantes dans l’effort électoral au sein de Québec solidaire. Les acquis de la lutte ont été en partie gâchés par ce retournement qui a redonné au parlementarisme bourgeois son vernis «démocratique».
Cet abandon finalement assez rapide au profit de l’électoralisme s’explique par l’absence et/ou la faiblesse de l’activité révolutionnaire de l’extrême-gauche (et nous nous incluons ici!) tant en milieu étudiant que dans les milieux prolétariens – ou en tous les cas dans son incapacité à canaliser et unifier ses forces et ses idées, en un mouvement fort et visible. Il démontre aussi qu’à l’heure actuelle et malgré des manifestations anti-bourgeoises très claires (manifestations massives en soutien aux étudiantEs, marches de casseroles dans les quartiers), les «capacités pratiques et politiques» du prolétariat pour agir sont très faibles et ses propres organisations politiques, à peu près inexistantes encore.
4. Les conditions les plus «révolutionnaires» ont beau être remplies, si les centaines de milliers, les millions de prolétaires victimes de l’exploitation capitaliste n’accumulent pas des capacités politiques et pratiques pour préparer un changement de système et prendre le pouvoir, on peut être certain, comme disait Lénine, que la bourgeoisie et son appareil ne tomberont jamais, «si on ne le fait choir». Ces moyens pratiques et politiques, ce sont, notamment, un parti et des organisations de masses fortes, prolétariennes dans leur esprit, radicalement anti-bourgeoises et orientées dans la perspective de la lutte générale à mener contre le capitalisme. Les deux dernières années ont vu apparaître dans plusieurs parties du monde de multiples occasions manquées par les forces révolutionnaires qui négligent de construire de telles organisations. À l’avenir, il ne faudra plus manquer de telles occasions!

Une nouvelle lutte des classes est en marche, mais elle a besoin de nouvelles organisations, de nouveaux mouvements.

C’était d’ailleurs le sens du deuxième congrès révolutionnaire canadien initié par le PCR et tenu à Toronto en décembre 2010. Nous appelions alors les militantes et militants de partout au pays, à s’organiser, à débattre autour des idées maoïstes qui sont, nous le pensons toujours, les plus adéquates sur le plan stratégique pour faire avancer la révolution au Canada.
Nous considérons au PCR qu’il est de notre responsabilité de provoquer la création des capacités politiques et pratiques du prolétariat. L’existence même de notre parti s’inscrit dans cet objectif. De même, l’initiative d’appeler à une première conférence étudiante révolutionnaire en décembre dernier répondait à ce même impératif, tout comme le projet de conférences semblables en milieu ouvrier et chez les femmes prolétariennes.
Car au-delà d’un parti, des mouvements regroupant les masses (étudiantes, ouvrières, féministes prolétariennes, etc.) doivent exister et développer dans tous les milieux les capacités du plus grand nombre à lutter, à confronter l’État bourgeois et à s’éduquer aux batailles politiques. Ces perspectives sont celles qui permettront de démarquer le travail des mouvements révolutionnaires, notamment en milieu étudiant.
Il est plus que jamais nécessaire pour le prolétariat d’agir comme une seule classe et de constituer une opposition organisée face à la bourgeoisie, non seulement pour résister aux attaques actuelles, mais pour préparer les luttes à venir, lier et unifier ces luttes, se donner les moyens politiques de renverser le pouvoir bourgeois et de construire de nouvelles formes de pouvoir populaire. Cette opposition de classe organisée est à construire dans tous les milieux prolétariens, qu’ils soient d’immigrantes et d’immigrants, de jeunes, de femmes, parmi les nations autochtones et dans les milieux étudiants prolétarisés.

Les jeunes en milieu étudiant réunissent toutes les conditions pour créer dès maintenant et à vitesse accélérée, de tels mouvements révolutionnaires.

Les pratiques réformistes doivent donc être dépassées, pour qu’on puisse développer des organisations, des mouvements qui se situent résolument en dehors du cadre imposé par la bourgeoisie. Pour dépasser ces formes traditionnelles, les militantes et militants qui se disent anticapitalistes et qui veulent révolutionner la société actuelle ont une tâche ambitieuse: celle de créer et inventer, dans tous les milieux (les femmes, les ouvrières et ouvriers, les autochtones, la jeunesse étudiante) de nouvelles organisations qui refusent ce cadre imposé par la bourgeoisie et qui inscrivent leurs luttes à l’intérieur de la lutte générale pour renverser la bourgeoisie et construire un nouveau pouvoir populaire. Des organisations qui seront bien sûr résolument impliquées dans les luttes immédiates justes et au service des masses les plus exploitées. Mais qui construiront en même temps des perspectives à plus long terme, par l’éducation aux idées révolutionnaires (le maoïsme), par la participation à la lutte politique générale pour arracher le prolétariat à la domination des idées bourgeoises dans tous les aspects de la vie (la démocratie bidon, la marchandisation des besoins les plus élémentaires, etc.) et par la contribution aux nouvelles idées de démocratie et de pouvoir populaire à établir.
Dans leur forme et dans leurs activités politiques, les différents mouvements prolétariens et révolutionnaires que nous voulons initier s’inscrivent dans une telle perspective. Un mouvement, c’est bien davantage que la simple organisation d’individus dans un groupe défini: c’est une activité politique constante, une pratique d’éducation et d’action parmi les masses, dans le but de multiplier les forces et de les élargir sans cesse. C’est le développement d’une pratique politique indépendante des associations officielles (syndicales, étudiantes, communautaires). Tout en participant activement aux luttes qui s’y mènent – quand elles sont justes et non bureaucratiques –, les militantes et militantes révolutionnaires s’organisent avec leurs tracts, leurs matériels et leurs propositions/revendications. Elles et ils cherchent à introduire par ces revendications, des perspectives plus générales et en lien avec le prolétariat.
En raison de la disponibilité des individuEs qui y circulent, de leur énergie, de leur grande concentration en un même lieu et de leur ouverture aux idées nouvelles, les jeunes en milieu étudiant réunissent toutes les conditions pour créer dès maintenant et à vitesse accélérée de tels mouvements révolutionnaires dans le plus d’institutions scolaires possible. Le milieu étudiant permet en effet la circulation rapide des idées révolutionnaires et facilite leur discussion. La mobilité des jeunes qui s’y retrouvent et leur passage transitoire en institution scolaire exigent de faire beaucoup… en peu de temps!
Les étudiantes et étudiants, militantEs et révolutionnaires doivent se saisir des formes de luttes nouvelles, les soutenir et y participer sans réserve. Mais à la différence des associations syndicales étudiantes traditionnelles, ces militantEs révolutionnaires doivent développer au sein des masses étudiantes, les capacités politiques et pratiques au service de la lutte politique générale contre la bourgeoisie et les idées qu’elle répand; accumuler les forces révolutionnaires dans un véritable mouvement (étudiant et révolutionnaire) qui permettra de déborder le cadre limité des luttes immédiates, pour faire en sorte que ces luttes pavent la voie à celle plus générale, contre le capitalisme et pour son renversement.
La question sera donc toujours celle-là. Dans l’activité et les mots d’ordre d’un tel mouvement, comment faire en sorte que telle ou telle lutte développe les capacités révolutionnaires des masses étudiantes, plutôt que leur soumission à la bourgeoisie? Dans une lutte, quelle qu’elle soit, quel appel fera en sorte de renforcer notre camp contre celui des capitalistes et de l’État réactionnaire? Quelles revendications permettent de nous unir autour des éléments les plus exploitéEs? Accepter de négocier avec l’État et son appareil, ou refuser son piège? Rester désorganiséEs devant la répression grandissante ou mieux se préparer à y faire face dans la rue? La participation aux élections, ou leur boycott? Etc.
En un mot, quelle activité permet de faire avancer les idées communistes et de la révolution, plutôt que les idées de la bourgeoisie dominantes?

Lorsqu’il est question de lier la théorie à la stratégie et à l’action, la ligne de masse en milieu étudiant signifie entre autres, la nécessité de se lier avec les étudiantEs prolétaires, là où ils et elles se retrouvent massivement.

L’université éduque aux idées bourgeoises, d’abord et avant tout. Les milieux étudiants universitaires ne sont pas des milieux prolétariens, loin de là. En fait, la proportion d’étudiantEs d’origine prolétarienne diminue sans cesse jusqu’à atteindre son minimum en milieu universitaire. C’est pourtant là, bien souvent, que l’on retrouve les éléments les plus articulés. C’est là qu’on retrouve bien des alliéEs potentielLEs de la révolution.
Mais l’origine petite-bourgeoise d’une large majorité d’universitaires fait en sorte qu’ils et elles en ont souvent les attributs: une méconnaissance réelle du quotidien des prolétaires et des personnes pauvres; une tendance à intellectualiser et à développer la théorie sans la lier à une pratique réelle. La tendance à privilégier l’individualisme et leurs propres conceptions, au mépris des opinions ou points de vue qui viendraient des masses.
Le travail d’enquête et l’activité en direction des écoles secondaires et des écoles de métier sont indispensables pour que l’on puisse apprendre de la jeunesse prolétaire, sur sa réalité, ses difficultés, ses besoins et ses aspirations. C’est dans ce travail que naissent les revendications populaires et qu’on peut en vérifier la justesse. Il y a donc là bien des défis, quand on souhaite lier la théorie et la pratique. Faire exister, dans toutes les institutions scolaires, des points de vue révolutionnaires qui s’inscriraient dans une pratique réelle; en faire des lieux d’éducation aux idées communistes, maoïstes; des lieux d’apprentissage aux nouvelles formes de luttes; des lieux pour apprendre à «servir le peuple» et où développer une ligne de masse au service des plus exploitéEs; un lieu d’activité et d’unification politique intense, de regroupement et de mobilisation. Fondés sur une pratique réelle d’enquête et de mise au service des masses, de tels mouvements en milieu étudiant n’ont aucune raison de se bureaucratiser.
La multiplication d’un travail étudiant révolutionnaire (tracts communs, affiches communes, campagnes communes) dans le plus d’institutions scolaires possible est un objectif crucial. Plutôt que de consacrer trop de temps à constituer des structures dans chacune, il faut commencer avec ce qu’on a, c’est-à-dire l’unité autour de principes communs. Quelques fois, c’est une seule personne dans un cégep ou une école secondaire qui peut afficher, distribuer des tracts, s’exprimer dans une assemblée, organiser de petites rencontres. Les questions de structures se poseront nécessairement et devront se résoudre une fois les mouvements suffisamment développés.

Oser lutter, oser vaincre: on a raison de se révolter!

Chaque fois que nous osons nous lever et défier la bourgeoisie et ses diktats, elle répond avec sa police, sa justice et tout son arsenal de répression. Au Canada, les mobilisations entourant la tenue du G20 à Toronto ont marqué un tournant dans l’accentuation de la répression policière et du droit de manifester. Rien que dans le cadre de la récente grève étudiante québécoise, les corps policiers ont procédé à plus de 3 500 arrestations et/ou interpellations à l’échelle de la province, dont plus de 2 000 à Montréal.
Plus récemment, le règlement P6 à Montréal a rendu illégale toute manifestation dont le trajet n’a pas été soumis à la police… avec pour résultat l’arrestation massive des centaines de manifestantes et manifestants depuis son adoption (rien que le 1er mai dernier à Montréal, la police a procédé à 447 arrestations pour «attroupement illégal»).
Avant même la grève étudiante, on a vu au Canada l’apparition d’une nouvelle équipe intégrée sur la sécurité nationale, regroupant des éléments des différents corps policiers, avec des bureaux à Montréal, Québec, Ottawa et Toronto. Cette équipe composée notamment de policiers de la GRC, de la SQ, de la police de Montréal et du SCRS, cherche activement à accumuler du renseignement sur les différents réseaux militants «radicaux». Par l’intimidation et les menaces, elle a interpelé des dizaines de militantes et militants à travers le Québec, invitant chacun et chacune à en dénoncer d’autres. Elle a cherché à infiltrer les mouvements avec des indicatrices et informateurs. Elle a procédé à des perquisitions chez des militants et des militantes, et même dans une association étudiante (au cégep de Sainte-Thérèse). Il faut noter que le PCR a été particulièrement ciblé dans ces opérations.
La police et la justice bourgeoise cherchent à traiter toute opposition politique et particulièrement, les jeunes et les militantes et militantes révolutionnaires, comme des criminelLEs.
Il ne faut pas s’en surprendre! Nous voulons ébranler son pouvoir. Nous voulons transformer les choses. Cette surveillance et cette répression, depuis 150 ans et plus, sont le lot de tous les révolutionnaires, dans tous les pays, à toutes les époques. Il faut non pas les craindre, mais mieux s’y préparer et les utiliser dans la lutte politique. Nous aurons à mener à l’avenir des campagnes beaucoup plus offensives pour exposer les tactiques policières contre les militantes et militants et dénoncer la fausse démocratie ambiante. Nous ne devons pas céder à l’intimidation et au harcèlement. Nous devons au contraire en comprendre que la bourgeoisie a peur! Elle craint pour son pouvoir. Elle nous croit déjà, elle nous croit encore davantage que le prolétariat lui-même! En cherchant à les museler, elle fait exister encore plus fort la résistance à son pouvoir, et nos idées de révolution… À nous d’utiliser ses tactiques d’intimidation à notre avantage et d’exposer le rôle de la machine policière dans le maintien du pouvoir bourgeois pourri.
Dans ce contexte, il faut dénoncer et appeler tous les militantes et militants de tous les milieux à refuser toute participation/invitation à témoigner ou à participer de quelque façon que ce soit, à ce travail d’enquête policière et de délation de militantes et militants. À ce sujet, la «commission spéciale sur les manifestations du printemps érable» mise sur pied récemment par le gouvernement péquiste au Québec ne visera pas autre chose, cherchant à isoler les aspects les plus radicaux de la lutte pour les criminaliser et faire porter le chapeau à quelques casseurs. Ayant notamment pour mandat d’«analyser les circonstances des manifestations et des actions de perturbation», la commission veut comprendre comment éviter à l’avenir «une telle détérioration du climat social». Nous voulons au contraire tout faire pour que ça recommence!

En conclusion…

Il y a urgence, pour toutes les militantes et militants qui critiquent et dénoncent ce système, de clarifier nos perspectives de lutte et d’unifier nos forces autour des meilleures idées pour faire avancer la révolution au Canada. Pour le PCR, cette perspective est celle de la révolution socialiste. Nous entendons partager et publier bientôt les thèses de notre organisation sur la stratégie à mettre de l’avant pour y arriver, afin des les discuter avec l’ensemble des forces militantes révolutionnaires et radicales à travers le pays. Néanmoins, les conditions de la lutte et la conjoncture actuelle nous imposent, à nous comme aux milliers de militantes et militantes qui aspirent à combattre ce système, de développer dès maintenant une pratique nouvelle pour répondre aux attaques grandissantes des capitalistes et de l’État bourgeois.
À l’occasion de cette seconde conférence de la jeunesse étudiante révolutionnaire, on peut déjà souligner des acquis importants. Lors de la première rencontre de décembre, des analyses préliminaires ont été discutées et des propositions – modestes – ont été adoptées, constituant une base de principes importante sur laquelle les différents mouvements étudiants révolutionnaires sont appelés à se développer.
Nous pensons que ces idées et les discussions qui se poursuivront au cours de ce weekend enrichiront encore plus le débat et surtout, permettront de jeter les bases pratiques des mouvements étudiants révolutionnaires, afin qu’ils se multiplient dans le plus grand nombre possible d’institutions scolaires. Mais plus important encore, la conférence exprime la volonté partagée et enthousiasmante de lutter, non seulement pour la jeunesse, mais aux côtés de tous nos frères et sœurs du prolétariat pour transformer ce système pourri et organiser la nouvelle société dont nous rêvons.
LE COMITÉ CENTRAL DU PCR
15 JUIN 2013
 

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